Comment réduire l’impact des emballages du vin ?

Chaque année en France, 4,8 millions de tonnes d’emballages ménagers sont mis sur le marché. Le verre, avec plus de 2 millions de tonnes, pèse près de la moitié des déchets générés par les ventes des produits aux ménages français.
Pour la seule filière vin (tranquille), ce sont près de 778 000 tonnes de verre qui sont in fine destinées au bac de recyclage (8 bouteilles sur 10 sont recyclées). Par ailleurs, 40% de l’empreinte carbone d’une bouteille de vin remplie seraient liés à son emballage.
A l’occasion de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets, focus sur la réduction des emballages du vin.
L’emballage est produit pour être jeté
Doter un vin d’un emballage est incontournable pour que le consommateur puisse savourer son breuvage.
Contenir, conserver, protéger, stocker, valoriser, transporter, informer ou servir votre vin, les missions de l’emballage sont nombreuses. Ce contenant unitaire doit à son tour être protégé, transporté et stocké dans un ou deux sur-conditionnements.
Inexorablement, bouteilles ou BIB® et sur-conditionnements finiront dans la poubelle ou le bac à tri à la fin de leur usage.
Réduire ses emballages, par où commencer ?
Se conformer à la réglementation
Produire ces emballages nécessite des matières premières, de l’énergie et du transport (des ressources donc) et génèrent des déchets. Et ces déchets, lorsqu’ils sont destinés aux ménages français (vente au caveau, cavistes ou grande distribution), obligent l’entreprise à les collecter et les recycler (Code de l’Environnement Article L. 541-10).
A défaut de le gérer en interne, l’entreprise aura recours à une société agréée, Adelphe, auprès de laquelle elle déclarera les matières et volumes commercialisés et s’acquittera d’une contribution.
Collecter les informations sur vos emballages
Cette étape encourage l’entreprise à dialoguer avec son fournisseur pour obtenir les informations exhaustives sur les emballages utilisés (poids et nature des matériaux, part des matières recyclées, encres utilisées…) et évoquer des alternatives possibles.
Interroger ses pratiques et celles de la profession
Du choix de la bouteille au carton de suremballage en passant par les modalités de palettisation, l’ensemble du process est remis à plat. Chacun des éléments contribuant à l’emballage, son transport ou son stockage est reconsidéré.
Adelphe, au-delà de sa mission de collecte et de recyclage, dispose d’une expertise mobilisable. Elle propose des outils d’éco-conception et des pistes de réduction. Les entreprises contributrices y ont accès gratuitement.
Et parce que le consommateur est un acteur primordial du recyclage des déchets, Adelphe récompense la communication des consignes de tri par un bonus répercuté sur le montant de la contribution.
Conduire un diagnostic « réduction des emballages »
Les objectifs sont multiples. Il s’agit d’identifier les leviers d’optimisation de l’ensemble du système d’emballages et les actions d’éco-conception à conduire.
Lors d’un diagnostic Adelphe sur la « réduction des déchets à la source », un expert emballages se rend dans une entreprise et y dissèque le système de conditionnement, les emballages utilisés et les process logistique.
De l’analyse des pratiques, émergent des recommandations qui intègrent les contraintes et le fonctionnement de l’entreprise.
Les pistes d’amélioration qui en découlent reposent sur l’allègement matières, la suppression d’éléments inutiles, l’amélioration de la recyclabilité, l’utilisation de recyclé et l’information tri destinée aux consommateurs.
D’un point de vue chiffré, un diagnostic conduit dans l’entreprise BLB Vignobles* (Combaillaux – 34) a fait émerger des pistes d’optimisation. Leur mise en oeuvre chiffrerait à 92,6 tonnes l’allègement matières, 75 tonnes les émissions de CO2 évitées (l’équivalent de 500 000 km en voiture) et 70 000 euros les économies réalisées.
Les gains de mise en œuvre des recommandations d’un tel diagnostic ou d’une analyse opérée en interne sont nombreux. Ils impactent favorablement les volets environnementaux, économiques et logistiques.
* Diagnostic collectif réalisé dans le cadre d’un partenariat Adelphe et Pays d’Oc IGP
Crédit Photo : Suez Group
Source :
- Restitution des diagnostics conduits par Adelphe en partenariat avec Pays d’Oc IGP pour « réduire l’impact environnemental des emballages » dans les entreprises Castel (2018) et BLB Vignobles (2015)
- Le gisement des emballages ménagers en France – Evolution 2009 – 2012 réalisée par Eco-Emballages, l’Ademe et l’Aldelphe)
- Adelphe et sa revue bibliographique d’Eco-concevoir de plusieurs études de type Bilan Carbone® ou ACV