[Agriculture 2.0] Plateformes collaboratives et réseaux sociaux, où en est-on ?
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Dans une agriculture en pleine mutation, les outils numériques répondraient à un certain nombre d’enjeux du monde agricole. Agroécologie, communication positive, partage de connaissances ou développement économique sont certains des sujets abordés par les quelques 200 plateformes numériques disponibles.
Dans ce contexte effervescent, les agriculteurs ont bien du mal à déterminer si de tels outils sont réellement adaptés à leurs besoins ; et si oui, le(s)quel(s) choisir et comment le rentabiliser.
Dans un webinaire organisé par la Chaire AgroTIC*, les témoignages d’animateurs de réseaux, d’agriculteurs aguerris et d’une équipe de recherche en sociologie tentent d’éclairer la notion de plateforme collaborative.
Plateformes collaboratives numériques : un programme de recherche pour aller plus loin
Julien Brailly coordonne le projet PADAC (Plateformes numériques dans le secteur Agricole et Dynamiques de l’Action Collective financé par l’ANRT. PADAC ambitionne de définir dans quelle mesure les plateformes numériques agricoles émergentes redessinent les dynamiques collectives et influencent les formes de régulation politique et marchande.
Dans cette perspective, l’équipe de recherche a opéré une première identification des plateformes agricoles existantes et en dénombre environ 200. Ces plateformes sont essentiellement créées par de jeunes hommes (90%) dans le cadre de start-ups (à 80%), majoritairement hors monde agricole. L’équipe de recherche segmente ces plateformes en 7 grands secteurs d’activité.

Pour déterminer le profil des usagers et les usages, l’équipe invite un maximum d’exploitants agricoles à répondre à ses questions via le questionnaire accessible sur ce lien.
Les réponses permettront d’identifier l’articulation entre la proposition des concepteurs de plateforme et la manière dont les utilisateurs s’en emparent.
Enfin, l’équipe souligne qu’il convient de s’interroger et de définir le terme plateforme en sociologie du numérique. Pour elle, the Green Data se donne pour vertu la centralisation de l’information pour la redistribuer là où Whatsapp laisse les groupes s’organiser. La question reste ouverte mais totalement cruciale…
A suivre sur AgroTIC…
Déterminer ses besoins pour choisir sa solution numérique
Que les usagers envisagent de recourir à des plateformes numériques, généralistes ou spécialisées, économiques ou techniques, leur réflexion doit avant tout s’appuyer sur l’identification de leur(s) besoin(s).
Whatsapp : un outil familier à usage professionnel
Pour une fluidification des échanges, Camille Bourgois, conseillère spécialisée à la Chambre d’Agriculture du Tarn utilise Whatsapp avec son Groupe 30000. Ce collectif d’agriculteurs, regroupés pour mettre en place des systèmes et des techniques économes en produits phytopharmaceutiques, poursuit ses échanges entre deux réunions terrain. L’outil, devenu populaire, est facilement utilisé par l’ensemble des groupes et offre une possibilité de recherche suffisante pour l’usage des participants.
Agroleague : s’appuyer sur l’expertise d’ingénieurs agronomes
Il y a cinq ans, quand Christophe Schuchard, agriculteur en Seine et Marne, décide de basculer vers une agriculture de conservation des sols, il ressent rapidement le besoin de s’appuyer sur l’expertise d’ingénieurs agronomes.
A l’époque, il utilise Slack qu’il conserve encore pour les interactions collectives. Cette plateforme facilite l’enregistrement, l’organisation des contenus et l’archivage des échanges grâce à son dispositif de hashtags.
Agroleague, plateforme spécifique éponyme créée par le collectif d’experts indépendants, est dédiée aux questions, conseils et recommandations discutés avec les ingénieurs agronomes de manière bilatérale.
Youtube : faire connaitre son métier
En 2018, face aux propos de proches qui réduisent leur activité aux vendanges et à la taille, Emilie et Benjamin décident de leur expliquer leur métier en vidéos. Ils créent la chaine La Viti Bio en août et partagent les joies de la viticulture avec leurs mots et leur passion. Peu de temps après, leur vignoble est dévasté par une maladie de la vigne. Ils compensent alors en multipliant les contenus.

Moins de 4 ans après sa création, la Viti Bio d’Emilie & Benjamin (que j’adore), a conquis plus de 16300 abonnés et cumulé 4 359 614 vues.
Au gré des aléas, l’entraide, les encouragements et le soutien de leur communauté s’expriment. La chaine prend alors une dimension sociale et psychologique. Tous ceux qui ont visionné la vidéo d’Emilie découvrant son vignoble après le gel d’avril 2021, ont nécessairement eu la gorge nouée et les larmes aux yeux. Heureusement, les années se suivent et ne se ressemblent pas…
Amiculteurs : outil dédié aux agriculteurs
Après avoir examiné les besoins, Aurélie Garcia-Vélasco, coordinatrice des CUMA de l’Ouest, a choisi Amiculteurs. La plateforme spécialisée offre des fonctionnalités indispensables aux interactions entre différents publics, aux partages et remontées d’informations.
La plateforme facilite la recherche et les échanges grâce à une organisation optimale de l’information. Elle offre la possibilité d’accéder à plusieurs activités comme la création et le partage de formulaires ou d’agenda. Elle inclut logiquement la notification par mail ou sms pour plus de réactivité.